À la Une: l'acteur Omar Sy sous les feux des projecteurs
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Omar Sy, souvent présenté comme l'une des personnalités préférées des Français, est en Une du Nouvel Obs, et d'Aujourd'hui en France-Dimanche. Le héros du film Intouchables, et de la série Lupin, sort un livre d'entretiens intitulé Viens, on se parle. Est-il un « symbole » ? lui demande le Nouvel Obs. Il se présente comme « fils d'immigrés d'Afrique de l'Ouest, grandi en banlieue, noir et musulman ». « Si on combine tout ça », ajoute-t-il,« cela fait ce cocktail que vous appelez symbole et cela devient politique. (...) Ce sont les gens qui en font quelque chose de politique, je n'y peux rien ».Ce qui amène Aujourd'hui en France-Dimanche à faire ce commentaire : « Omar Sy sait ce qu'il veut dire et surtout ce qu'il ne veut pas dire. Parce que sa parole compte, mais qu'elle peut être retenue contre lui, star hexagonale désormais installée aux États-Unis, qui donne son avis sur la France, alors qu'il n'y vit plus beaucoup ». « Est-ce pour ne plus être sans cesse assimilé à une couleur de peau qu'il a établi sa famille aux États-Unis ? » interroge le Nouvel Obs. « C'est surtout lié à mon succès », répond-il. « Je voulais protéger mes enfants (...) voilà pourquoi les États-Unis sont devenus un endroit intéressant, pour les élever dans l'anonymat ».Aya NakamuraMême s'il se défend de faire de la politique, Omar Sy ne renonce pas pour autant à tout commentaire. C'est le cas lorsqu'il est interrogé sur Aya Nakamura, dont la possible participation à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris, a suscité des commentaires désobligeants de la part de l'extrême droite. « Je ne juge rien », assure Omar Sy.« Je fais le constat désolant qu'on en est là en France. Qu'en 2024 il y ait encore un débat sur une artiste comme Aya Nakamura, dont je salue le parcours et le grand talent. Mon optimisme est mis à rude épreuve ». Est-il inquiet de la montée de l'extrême droite en France ? « Je n'ai pas de commentaire à faire », répond l'acteur de 46 ans, « ce serait beaucoup trop long. On verra où en sera la France aux prochaines élections ».À lire aussiOmar Sy, un parcours hors du commun« Ressentiment »Dans Le Journal du Dimanche, Omar Sy est interpellé par la journaliste antillaise Christine Kelly, qui s'adresse à lui, et assure que le « racisme, elle connaît ». Mais elle ajoute : « La France donne, je crois, sa chance à chacun ». Et elle énumère les noms de personnalités connues et reconnues, qui ont beaucoup de succès en France, dont Aya Nakamura, se gardant bien toutefois d'évoquer les propos de l'extrême droite à son égard.Revenant à Omar Sy, Christine Kelly assène : « La France, ceux qui la critiquent sont souvent ceux qui ont réussi, comme s'ils fermaient la porte derrière eux, au lieu de montrer la voie ». « Le racisme d'aujourd'hui », assure aussi la journaliste, « c'est celui qui nuit réellement aux personnes dites "racisées", c'est celui qui consiste à installer des millions de personnes dans la victimisation ».Malgré toutes ses précautions pour éviter les sujets trop politiques, Omar Sy se retrouve donc sur le banc des accusés et se voit même suspecté par le JDD de « fournir à la jeunesse "racisée" un prétexte au ressentiment ». Grande-Bretagne, Canada, USA« La France donne sa chance à chacun », peut-on lire dans le JDD, la réalité serait toutefois plus complexe. C'est ce qu'il ressort d'une enquête réalisée par trois sociologues et intitulée : « La France, tu l'aimes mais tu la quittes. Enquête sur la diaspora française musulmane ». « On estime à près de 200 000 le nombre de musulmans expatriés », nous dit le Nouvel Obs, « et tout porte à croire qu'il serait en augmentation depuis 2015, à la suite des attentats et de leurs conséquences ».Qui sont-ils ? « Ils sont souvent nés ici », explique l'hebdomadaire, « ont presque tous la nationalité française, ils sont d'origines variées, mais surtout maghrébine (...) ils viennent de la France entière, pas seulement des banlieues. Certains ont des parents qui appartenaient déjà à la classe moyenne. Et beaucoup d'entre eux pouvaient y aspirer, ayant fait de très bonnes études. Mais ils ont fait un autre choix, celui de partir ». Beaucoup vivent désormais dans des pays anglophones, comme la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis. Pourquoi ont-ils quitté leur pays ? « C'est souvent une goutte d'eau qui fait déborder le vase », apprend-on dans cette enquête. « Et le plus souvent, le déclic est professionnel. Il est produit par le sentiment de se heurter à un "plafond de verre", dans la progression au sein de l'entreprise. Parfois, c'est une simple opportunité : eux qui "avaient tout bien fait" ne trouvent pas de stage en France, mais on leur répond ailleurs, où ils découvrent une autre manière de vivre, puis trouvent un emploi à la hauteur de leur qualification ». Et le Nouvel Obs de conclure : « Qu'en est-il de tous ceux et toutes celles, musulmans français qui partagent cette quête respectable d'une vie digne et paisible (...) qui ont l'impression qu'elle est impossible à vivre ici, et qui n'ont pas les moyens de partir ? »À lire aussiFrance: SOS Racisme manifeste son soutien à Aya Nakamura sous les fenêtres du RN